Dans un geste stratégique, la République démocratique du Congo (RDC) a proposé aux États-Unis des droits exclusifs sur ses minerais stratégiques en échange d’une assistance militaire renforcée contre les groupes rebelles. Cette initiative, révélée par Bloomberg, vise à sécuriser l’Est du pays tout en redéfinissant les alliances économiques et géopolitiques.
Si cet accord aboutit, les entreprises américaines prendraient le contrôle de gisements de cobalt, lithium, tantale et uranium, essentiels aux industries technologique et militaire. En retour, Washington s’engagerait à fournir des équipements militaires, former les forces congolaises et installer des bases pour sécuriser les sites miniers.
La RDC détient 70 % de la production mondiale de cobalt, un métal clé pour les batteries électriques. Or, la Chine domine actuellement son exploitation via des partenariats stratégiques. En se tournant vers les États-Unis, Kinshasa cherche-t-elle à réduire cette influence et diversifier ses partenaires ?
Outre les concessions minières, l’accord inclurait des investissements américains dans des infrastructures stratégiques, comme la construction d’un port en eau profonde. Cette initiative viserait à renforcer les capacités logistiques du pays et à faciliter l’exportation des minerais vers les marchés occidentaux.
Face à ces révélations, la présidence congolaise a nié toute négociation de type « mines contre paix ». Toutefois, elle a reconnu la nécessité d’une meilleure gouvernance dans l’exploitation des ressources naturelles, laissant planer le doute sur la réalité des discussions en cours.
Pendant ce temps, l’Est de la RDC reste en proie aux violences du M23, que Kinshasa accuse d’être soutenu par le Rwanda. L’instabilité croissante alimente la crise humanitaire, renforçant l’urgence d’un appui militaire étranger pour stabiliser la région.
Alors que les États-Unis semblent « ouverts à la discussion », selon le département d’État, l’issue de ces tractations pourrait rebattre les cartes du commerce des minerais critiques. Face à la montée des tensions sino-américaines, la RDC pourrait bien devenir un terrain clé de cette rivalité mondiale.
Si ce projet se concrétise, il posera une question fondamentale : la RDC peut-elle sécuriser son territoire tout en protégeant sa souveraineté économique ? Entre opportunités financières et risques géopolitiques, le pays joue une partie délicate qui redéfinira son avenir.