Selon un rapport récent de l’IFC, la majorité écrasante des entreprises africaines se limitent aux téléphones mobiles et aux paiements numériques, négligeant ainsi les technologies numériques plus avancées pour leurs opérations quotidiennes. Seulement 24% des entreprises ont adopté ces technologies de manière intensive pour la gestion administrative, la planification, les ventes et les paiements.
Le rapport intitulé « Digital Opportunities in African Businesses » s’appuie sur des données nationales provenant de pays tels que le Burkina Faso, le Kenya, le Ghana, ou encore l’Afrique du Sud. Il révèle que 86% des entreprises de cinq salariés ou plus ont accès à des technologies numériques, mais que seulement 39% les utilisent pour des tâches productives.
Dans certains pays à revenu intermédiaire, comme le Ghana et le Kenya, 57% des grandes entreprises adoptent les ordinateurs et Internet, tandis que dans les pays à faible revenu, comme le Burkina Faso, ce chiffre tombe à 44%. Les microentreprises sont plus nombreuses dans ces derniers pays, alors que les grandes entreprises sont plus enclines à la numérisation dans les premiers.
Bien que les téléphones mobiles et les paiements numériques soient largement adoptés, peu d’entreprises africaines passent à des technologies numériques avancées pour leurs fonctions opérationnelles. Seulement 7% des entreprises utilisant des méthodes de paiement numérique les utilisent de manière intensive.
La numérisation des entreprises en Afrique peut stimuler la productivité, l’emploi et la croissance. Cependant, des obstacles persistent, tels que le manque d’infrastructures numériques, l’accès limité au financement et les prix élevés des outils technologiques en comparaison avec d’autres régions du monde.
Malgré ces défis, les experts de l’IFC estiment qu’il y a un potentiel considérable pour une adoption plus large des technologies numériques par les entreprises africaines. Plus de 600 000 entreprises formelles pourraient intégrer ces technologies pour leurs fonctions opérationnelles essentielles, tandis que jusqu’à 40 millions de microentreprises informelles pourraient également en bénéficier.
Pour maximiser les avantages de la numérisation, il est crucial de surmonter ces obstacles et de promouvoir une adoption plus large et intensive des technologies numériques par les entreprises africaines.
Le rapport souligne plusieurs recommandations pour favoriser l’adoption et l’utilisation des technologies numériques par les entreprises africaines. Il suggère notamment la diminution des droits de douane sur les biens numériques, l’augmentation des financements pour les start-ups locales capables de proposer des solutions abordables pour les opérations spécifiques, et la mise en place de réformes réglementaires visant à encourager les investissements dans les infrastructures numériques intermédiaires et de proximité.
Ces réformes incluent l’autorisation de la participation étrangère dans de tels projets et le soutien au partage des infrastructures pour stimuler le développement numérique en Afrique.