Starlink, le fournisseur américain d’accès à Internet par satellite, poursuit son offensive sur le continent africain. La RDC fait partie des pays ciblés pour intégrer son réseau, une avancée qui pourrait bouleverser le paysage numérique du pays. Avec une connectivité encore limitée et un accès à Internet faible, l’arrivée de cette technologie suscite de nombreuses attentes.
Dans cette perspective, le ministre congolais des Postes, télécommunications et numérique, Augustin Kibassa Maliba, a rencontré, mardi dernier, les représentants de Starlink à Washington. Cette réunion, organisée en marge du Sommet mondial sur le numérique, a permis d’examiner les possibilités d’intégration du réseau satellitaire en RDC et d’identifier les défis à surmonter pour concrétiser cette ambition.
L’un des enjeux majeurs de cette collaboration serait de réduire la fracture numérique qui affecte encore une grande partie de la population. Actuellement, environ 70 % des Congolais n’ont pas accès à Internet, notamment dans les zones rurales. Une connexion via Starlink offrirait une alternative aux infrastructures terrestres coûteuses et souvent limitées, accélérant ainsi l’inclusion numérique du pays.
Selon un communiqué du ministère, le gouvernement congolais souhaite prioriser la connectivité des écoles, des centres de santé et des localités isolées. Starlink, filiale de SpaceX, a de son côté mis en avant ses réussites dans d’autres pays africains, soulignant sa capacité à fournir un accès Internet haut débit grâce à sa constellation de satellites en orbite basse.
Cette initiative s’inscrit dans un plan plus large visant à moderniser les services publics en RDC. Le gouvernement prévoit notamment le lancement de 600 centres communautaires numériques à travers les 145 territoires du pays. Une connectivité accrue permettrait non seulement de fluidifier les services administratifs, mais aussi de renforcer la transparence et l’efficacité dans des secteurs clés comme la fiscalité et la gestion des douanes.
Si un accord venait à être signé avec Starlink, il marquerait une avancée stratégique pour l’économie numérique congolaise. En plus de favoriser l’essor des start-ups et des entreprises locales, une meilleure connexion pourrait également améliorer la cybersécurité et permettre une meilleure surveillance des frontières et des infrastructures sensibles.
Toutefois, la RDC doit encore rattraper son retard en matière d’e-gouvernement. D’après le dernier classement de l’ONU sur l’indice de développement de l’administration numérique (EGDI), le pays se positionne à la 179e place sur 193 pays, reculant ainsi de quatre places par rapport à 2022. Ce score de 0,2715 sur 1 met en lumière les défis persistants liés à la numérisation des services publics.
L’arrivée potentielle de Starlink en RDC pourrait donc représenter un tournant décisif dans la transition numérique du pays. Mais pour que cette opportunité soit pleinement exploitée, elle devra s’accompagner d’une volonté politique forte et d’une régulation adaptée afin d’assurer un accès équitable et sécurisé à cette technologie de pointe.