Les dernières données publiées par la Banque centrale du Congo (BCC), arrêtées au 26 septembre, mettent en lumière des évolutions importantes dans la trésorerie du système bancaire congolais. Selon ces statistiques, les avoirs des banques commerciales en monnaie nationale ont enregistré une baisse hebdomadaire de 175,13 milliards de francs congolais (CDF), pour s’établir à 3.383,72 milliards de CDF.
Cette diminution résulte principalement de l’augmentation de la réserve obligatoire, un outil de régulation de la liquidité utilisé par la BCC. En effet, la réserve obligatoire a été relevée de 371,1 milliards de CDF, atteignant désormais 2.632,0 milliards de CDF dans le cadre de la première phase de son actualisation.
L’actualisation de cette réserve constitue un instrument classique de politique monétaire, visant à maîtriser l’inflation et à stabiliser la monnaie nationale. En réduisant la liquidité disponible, la BCC limite la capacité des banques à accorder des crédits de manière excessive.
Cette mesure permet également de prévenir les risques de surchauffe économique, particulièrement dans un contexte où les prix subissent des pressions et où des déséquilibres externes persistent. Le contrôle de la masse monétaire devient ainsi un levier essentiel pour sécuriser l’économie nationale.
Parallèlement, la Banque Centrale précise que la réserve obligatoire en devises atteint désormais 600,7 millions de dollars américains, renforçant les mécanismes de couverture du système bancaire face aux fluctuations du dollar, monnaie largement utilisée dans les transactions économiques locales.
À court terme, la réduction des avoirs en monnaie nationale pourrait provoquer un resserrement de la liquidité dans les banques commerciales. Ce phénomène pourrait affecter l’octroi de crédits aux entreprises et aux ménages, ainsi que le coût du crédit sur le marché.
Malgré ces contraintes immédiates, l’objectif affiché par la BCC reste de garantir une stabilité macroéconomique durable. La mesure vise à ancrer les anticipations d’inflation et à soutenir la valeur du franc congolais, contribuant ainsi à un environnement financier plus sûr.
Pour les observateurs économiques, le véritable défi demeure de concilier rigueur monétaire et soutien à la croissance, notamment dans un pays où l’accès au crédit reste limité pour de nombreuses entreprises, en particulier les PME, qui constituent pourtant un moteur important de l’économie nationale.

