Placée en redressement judiciaire en novembre, la start-up française a finalement trouvé un repreneur. La transaction se chiffre à 4,3 millions d’euros, très loin de la valorisation de 250 millions atteinte en 2020.
C’est la fin d’un long feuilleton. Et un soulagement pour les 113 employés, assurés de conserver leur poste pendant au moins deux ans. La start-up française Luko, spécialiste de l’assurance habitation, a été reprise, à la barre du tribunal de commerce de Bobigny, par l’assureur allemand Allianz pour 4,3 millions d’euros.
Portefeuille client
Allianz met la main sur tous les actifs de Luko, qui avait été placé en redressement judiciaire fin novembre. Il s’agit de la marque, qui sera conservée, et surtout d’un portefeuille de 230.000 clients, qui va lui permettre de donner un coup de fouet à ses activités en France, lancées l’été dernier.
Quatre offres concurrentes avaient été déposées devant le tribunal. Mais elles étaient moins-disantes, à la fois sur le plan financier que pour la sauvegarde de l’emploi. Allianz a cependant dû revoir son offre à la hausse et aussi accepter de reprendre l’ensemble des salariés.
Valorisation de 250 millions en 2020
Cette reprise intervient deux mois après l’échec d’une première tentative, menée par la société britannique Admiral Group. Son montant est bien inférieur aux 14 millions d’euros qui avaient été alors proposés. Et inférieur aussi aux 8 millions offerts fin 2023 par Allianz, une offre qui n’avait pas été validée par la justice.
Le prix de rachat est à comparer avec la valorisation de 250 millions que Luko avait atteinte lors de sa dernière levée de fonds fin 2020. Ou encore avec les 72 millions injectés par ses investisseurs.
Les déboires de Luko ont commencé fin 2022, lorsque ses dirigeants n’ont pas réussi à concrétiser une levée de fonds. Problème : ce tour de table devait servir à financer, par échanges d’actions, le rachat annoncé quelques mois plus tôt de la start-up française Unkle, spécialisée dans l’assurance des loyers impayés.
Admiral se retire
Cet échec a alors immédiatement déclenché une clause prévoyant que Luko verse 12 millions d’euros aux actionnaires d’Unkle pour payer l’acquisition. Une somme dont la société ne dispose pas. En juin, elle décide donc de se placer en procédure de sauvegarde pour essayer de négocier l’étalement du paiement de sa dette, qui se chiffre alors à 45 millions d’euros.
A peine une semaine plus tard, Luko semble avoir trouvé une solution : la vente de ses activités françaises au groupe Admiral. Le prix de rachat est alors de 14 millions d’euros, dont 3 millions versés sous condition. Mais le groupe britannique decide de se retirer cinq mois plus tard, notamment en raison d’un potentiel redressement fiscal. Une version démentie par Luko.