Atos est de nouveau en pourparlers avec Airbus pour le rachat de sa branche stratégique BDS (big data & security). La nouvelle proposition de l’avionneur européen valorise cette activité du groupe informatique français entre 1,5 milliard et 1,8 milliard d’euros.
Atos, fragilisé par l’essor du cloud public, cherche depuis quelques années à sortir d’une situation financière compliquée. Pour ce faire, il a annoncé en 2022 qu’il projetait de se scinder en deux entreprises distinctes. L’une, Tech Foundations, regroupant ses activités historiques d’infogérance en difficulté, et l’autre, baptisée Evidian, ses activités big data et cybersécurité (BDS) générant les plus fortes marges.
Le groupe français de services informatiques a fait un point sur la situation dans un communiqué, annonçant une série de mesures censées assurer sa pérennité.
La proposition valorise Atos à entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros
En premier lieu, l’ouverture d’une phase de “due diligence” (procédure détaillée d’examen des comptes) avec Airbus pour une prise de participation dans Evidian. “Actuellement à un stade préliminaire”, les discussions portent sur “l’intégralité du périmètre BDS”, a indiqué le groupe.
L’année dernière à la même période, on apprenait que l’avionneur était entré en discussions avec Atos en vue d’une une éventuelle prise de participation de 29,9% dans Evidian, mais il avait abandonné les négociations en mars 2023, jugeant le coût de la transaction trop élevé. En ce début d’année, Atos dit avoir reçu une nouvelle marque d’intérêt de l’avionneur, qui valorise les activités BDS entre 1,5 à 1,8 milliard d’euros.
La société indique avoir eu une autre proposition pour une partie du périmètre d’Evidian, sans dévoiler par quelle société. Face à des conditions de marché difficiles, le groupe “n’exclut pas des cessions d’actifs complémentaires” si le projet de cession de son autre branche, Tech Foundations, n’aboutit pas.
EPEI pourrait être libéré de ses obligations
Tech Foundations doit être cédée au groupe EPEI de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky. Le communiqué confirme la poursuite des négociations exclusives “sans certitude qu’elles aboutissent à un accord”.
Si l’opération prévoyait à l’origine que Tech Foundations soit cédée à EPEI pour deux milliards d’euros, moyennant une participation de 7,5% dans Eviden via une augmentation de capital de 900 millions d’euros, “l’évolution des conditions et des réactions de marché nécessitent de réduire la taille initialement prévue de l’augmentation de capital d’Eviden“, explique le communiqué.
« La société examine avec EPEI les conditions juridiques et financières dans lesquelles EPEI pourrait être libéré, en tout ou en partie, de son engagement d’y participer », précise Atos.
Sollicitation des banques
Autre sujet évoqué : la dette, qui s’élève à pas moins de 5 milliards d’euros bruts et met le groupe sous pression. Les échéances de 1,5 milliard en janvier 2025 et de 750 millions en mai 2025 obligent le groupe à discuter dès à présent avec les établissements bancaires pour le maintien des financements existants et l’octroi de nouveaux. Côté gouvernance, Atos est toujours instable. Le groupe a annoncé la démission de quatre membres du Conseil d’administration.