La start-up française HappyPal lève 7 millions d’euros pour booster le déploiement de sa plateforme d’avantages salariés. Alors que son portefeuille clients est déjà assez impressionnant, elle vise 1 million d’utilisateurs en France d’ici trois ans.
A l’intersection du SaaS et de la Fintech, HappyPal est une start-up française créée en 2019. Elle commercialise une plateforme CSE et une application mobile qui centralise les avantages proposés aux salariés.
Le 21 novembre, elle a annoncé avoir levé 7 millions d’euros en Série A (en fonds propres exclusivement) auprès du fonds Educapital et de son partenaire historique anglo-saxon Anthemis. La start-up est actuellement en cours de négociations pour obtenir de la dette en complément. L’ambition : atteindre le million de salariés utilisateurs en France en 3 ans, puis devenir la plateforme d’avantages salariés la plus utilisée en Europe.
Les avantages salariés sont sous-utilisés à cause de parcours trop compliqués
“Le marché des avantages salariés en France représente 22 milliards d’euros par an”, affirme la start-up dans son communiqué, parmi lesquels 5 milliards sont offerts aux salariés par leur CSE, l’instance de représentation du personnel de leur entreprise. Il peut s’agir de bons d’achats, de cadeaux ou de réductions sur des activités sociales ou culturelles.
Problème : ces avantages sont sous-utilisés à cause d’interfaces obsolètes et/ou de parcours de distribution compliqués. C’est là qu’intervient HappyPal qui y a vu un marché prometteur. Son produit comprend un logiciel SaaS de gestion pour les CSE et une interface mobile pour les utilisateurs finaux, à savoir les salariés, qui se veut “fluide et intuitive”.
Des briques fintech qui élargissent les possibilités
Grâce aux différentes briques fintech intégrées à la plateforme, les modes de dépense sont plus nombreux. Les salariés peuvent choisir de se faire rembourser tout ou partie d’une facture, celle de leur studio de yoga par exemple, ou de payer en magasin dans les enseignes de voyage et de divertissement avec une carte vacances virtuelle compatible avec Apple Pay et Google Pay. Ils peuvent par ailleurs acheter un abonnement culturel ou des billets (musée, cinéma, parcs d’attraction, etc.) à tarif réduit sur la marketplace HappyPal.
Une plateforme que les CSE peuvent personnaliser
HappyPal négocie des deals, qui sont ensuite disponibles pour tous les utilisateurs quelle que soit l’entreprise, ce qui permet de proposer un catalogue plus vaste. Cependant, le programme est entièrement personnalisable pour les CSE qui peuvent compléter l’offre avec leurs propres deals s’ils en ont, au niveau local notamment.
“Ils peuvent également choisir les offres qu’ils veulent mettre en avant. Par exemple, nos clients ONG tel que WWF, peuvent orienter leurs collaborateurs vers des enseignes écoresponsables et même masquer des offres qu’ils ne considèrent pas éthiques, typiquement un zoo qui ne correspondrait pas à leur charte pour les animaux”, précise Alyssa Emmungil, CEO et cofondatrice de HappyPal.
Paramétrage de conformité
Tout est paramétré pour les CSE de manière à ce que les offres soient systématiquement conformes aux tolérences URSSAF en termes d’exonération de cotisations sociales. De plus, l’appli propose une plateforme dédiée aux actions du CSE qui leur permet de communiquer sur les avantages ou les actualités de l’entreprise. Il est possible d’y intégrer un centre d’aide et une FAQ pour répondre aux interrogations des collaborateurs.
La dirigeante dit avoir de très bons retours de la part des CSE avec qui elle travaille. “En 2021 par exemple, sur 55 000 agents éligibles à la RATP, moins de 15 000 avaient déjà interagi avec le CSE. Grâce au passage à l’app HappyPal, à peine 3 mois après, on recensait 3 fois plus d’agents inscrits auprès du CSE pour bénéficier des avantages en ligne”.
1000 clients parmi lesquels des leaders de la tech
La start-up qui est donc positionnée sur un modèle SaaS B2B, commercialise son produit par le biais d’un abonnement basé sur le nombre de salariés inscrits sur la plateforme.
Elle compte pour l’heure 1000 clients, surtout en France mais aussi au Luxembourg et en Suisse., ce qui représente 200 000 utilisateurs sur l’application. Il s’agit de leaders de la tech comme Meta France, Doctolib ou SPotify, des start-up de la french tech comme Withings ou Ynsect et des grands groupes comme la RATP (3ème plus gros CSE en France) Pernod Ricard, Toyota ou encore LVMH.
Si HappyPal ne souhaite pas divulguer son chiffre d’affaires, elle assure qu’il a été multiplié par 25 depuis sa première levée de fonds il y a deux ans.
Atteindre le million d’utilisateurs sur l’appli d’ici 3 ans
Avec le nouveau financement obtenu, HappyPal compte accélérer son développement commercial et investir dans la R&D pour proposer de nouvelles fonctionnalités, dont elle n’a rien voulu dire pour l’heure. Si elle compte 40 salariés à Paris aujourd’hui, une vingtaine de personnes supplémentaires doivent être recrutées. Alors que 36 000 entreprises possèdent un CSE en France, couvrant 13 millions de salariés, l’objectif premier est d’atteindre le million de salariés utilisateurs en France d’ici 3 ans.
Expansion européenne à moyen terme
A moyen terme, la jeune pousse veut devenir “la plateforme d’avantages salariés la plus utilisée en Europe” et misera en priorité sur le Benelux et l’Allemagne. “Cette levée nous permet de commencer à préparer cette expansion européenne, mais on aura besoin de financements supplémentaires pour la concrétiser”, explique Alyssa Emmungil.