Dans le cadre de son procès antitrust européen, le géant américain va se plier aux exigences de Bruxelles en offrant aux développeurs tiers l’accès au NFC sur ses iPhones. Il espère échapper ainsi à une amende.
Grande nouvelle pour les développeurs de solutions de paiement : ils pourront bientôt utiliser le paiement instantané en magasin sans avoir à passer par Apple Pay.
C’est en tout cas la concession qu’envisagerait la firme de Cupertino pour se défaire des accusations d’abus de position dominante dont elle fait l’objet en Europe (entre autres), et surtout pour s’éviter une éventuelle amende. L’information a été divulguée par trois personnes proches du dossier, et rapportée par Reuters ce 12 décembre 2023.
Bruxelles va consulter les développeurs et clients
Bruxelles vise la marque à la pomme depuis mai 2022. Elle lui reproche d’interdire aux développeurs tiers de recourir à sa technologie Tap-and-Go – qui s’appuie sur la norme NFC (réseau sans fil à courte portée) – utilisée pour les paiements instantanés sur iPhone. Cette restriction lui permet d’exercer un monopole sur le marché des portefeuilles mobiles de l’écosystème iOS.
Apple serait prêt à se plier à la requête du régulateur, proposant à ses concurrents d’accéder directement à cette modalité de paiement pour fournir des alternatives à son propre service. La Commission européenne devrait recueillir l’avis de ces derniers et ceux des clients le mois prochain avant de décider d’accepter ou non l’offre d’Apple. Elle devrait rendre l’année prochaine une décision qui pourrait inclure une amende et une ordonnance mettant fin à cette pratique.
Un autre procès en cours outre-Atlantique
Apple est en parallèle sous le coup d’un recours collectif devant un tribunal californien, initié en juillet 2022 pour interdire à l’entreprise américaine de se réserver le recours à la technologie “tap to pay” indispensable au développement d’une solution de paiement mobile sur iPhone.
Alors que l’on était sans nouvelle de ce dossier, en septembre 2023, un juge du tribunal américain, Jeffrey S. White, a reconnu que : “Les plaignants ont allégué de manière plausible qu’Apple Pay facture des frais arbitraires et gonflés aux développeurs, et que la concurrence dans le marché des portefeuilles mobiles iOS stimulerait l’innovation et entraînerait une baisse des prix”. Il a également expliqué qu’ils avaient correctement démontré la prétendue tentative de monopolisation d’Apple.